Il y a un an, quasiment jour pour jour, nous partagions notre émotion suite à la disparition de Minas.

La journaliste Sandrine Merle lui rend hommage sur son blog the french jewelry post et évoque cette première rencontre avec “ses bijoux en or ou en argent dépourvus de tout ornement. Leur beauté tient aux lignes simples et fluides, extrêmement sensuelles. « Parce que Dieu n’a pas créé le corps humain avec des lignes droites et anguleuses », expliquait-il. […] Minas a inventé un style que Keith Richards résumait en disant : « il fait de la musique avec les formes. » Nombre de créateurs contemporains en sont les héritiers.“ et poursuit : “Minas m’a dit « si j’arrête de créer, je meurs… » Il a toujours eu ce petit côté Léonard de Vinci, un peu Starck aussi. Ingénieur, il aime inventer, mettre au point aussi bien une centrifugeuse pour son atelier qu’un micro élément pour fermer une boucle d’oreille. “

Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir le documentaire Crayon et Papier que le réalisateur Panos Kallitsis a consacré à ce créateur hors normes.

“Un clair-obscur nerveux accentue l’austérité fluide alors que la fraternité rock est réunie autour de pièces signées. C’est là que le métal prend forme et s’illumine, devenant une praticabilité souhaitable.

Indépendant?

Intransigeant? Minas n’a pas de temps à perdre aux étiquettes. Son travail  est là-bas : sur une main, sur un cou, sur un poignet. La pureté des formes relie le passé au futur, son parcours étant déterminé par la pureté de la pensée initiale, qui a toujours été celle de l’expression de  la substance, de ce qui est absolument nécessaire.

«Il y a une continuité ininterrompue dans mes lignes. Elles ont des origines et des destinations », explique Minas à propos de son travail.

Se trouver face à un artisan instruit, c’est être une lentille savante. Minas et C. Coutayar unissent leurs forces pour converser dans une langue qu’ils maîtrisent depuis longtemps. D’ailleurs, il n’y a plus rien à prouver.

C’est un moment à chérir. Célébrer le temps qui passe et le temps qui reste à venir. Pour fêter son propre temps. Pour Minas, rien n’a changé, mais il a tout changé.“

Elis Kiss
Journaliste

Texte écrit à propos de l’exposition
“Clarity of Shapes“ organisée à Paris en avril 2019