L’Antiquité ne disparaît pas avec la fin « du monde antique ». A travers les écrits historiques, la littérature, les œuvres d’art, la musique, le droit, la politique nous continuons de « recevoir » ce monde disparu.
L’Antiquité ne disparaît pas avec la fin « du monde antique ». A travers les écrits historiques, la littérature, les œuvres d’art, la musique, le droit, la politique nous continuons de « recevoir » ce monde disparu.
Les « études de réception », discipline ayant comme objet comment le monde moderne continue de « recevoir » le monde antique, ont une place importante dans le cursus des Universités anglo-saxonnes.
Mais que reste -t-il de l’Antiquité après l’Antiquité ? Comment les mythes antiques traversent ils les époques ?
Ces questions vastes et interdisciplinaires et qui font l’objet de plusieurs études, ont amené Achilleas Stamatiadis à s’intéresser à Monteverdi et aux origines de l’opéra. En mars 2019, à l’occasion d’une conférence à Paris, il nous présentait Orfeo, œuvre fondatrice du compositeur.
Avec Le Retour d’Ulysse nous quittons la fable (favola in musica) pour le mythe de la fin du voyage d’Ulysse et son retour à Ithaque.
“Nous avons tous, sans doute, quelques connaissances d’opéra, ou encore des mythes de l’antiquité. Mais où se situe le croisement de ces deux mondes, et comment s’opère leur interaction ?
C’est toute la question, multiple et complexe, que nous vous proposons d’aborder ensemble.
Lors de notre conférence d’aujourd’hui, nous allons remonter aux origines de l’opéra sur les traces de la mythologie grecque antique, qui a su jouer un rôle déterminant à l’évolution du genre nommé opéra depuis la fin du 19e siècle – ce qui précédemment portait le nom de favola musicale ou bien dramma per musica.
C’est la Camerata Fiorentina, ainsi qualifiée par les spécialistes, qui déclenchera l’émergence du nouveau genre. Car c’est précisément à Florence que Girolamo Mei et Vincenzo Galilei, entre autres, se proposent de faire revivre la tragédie grecque antique. De cette idée germera l’opéra, qui, tout le long de son évolution depuis les origines du Baroque, portera l’empreinte intemporelle de l’esprit
gréco-romain sur la pensée et la création artistique occidentales.
Claudio Monteverdi, né à Cremone, suit ses premiers cours de musique dans la cappella locale, avant de devenir, en 1590, un musicien de renommée. En 1640, il compose la musique pour le dramma per musica, Il ritorno d’Ulisse in patria (Le retour d’Ulysse dans sa patrie), sur un livret signé Giacomo Badoaro.
Cette œuvre sera au cœur de notre présentation d’aujourd’hui.”